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8 octobre 2010 5 08 /10 /octobre /2010 14:21

L’auteur de la réflexion ci-dessous, sur la mesure du progrès africain, est Mo Ibrahim. En exclusivité, il donne sa lecture des efforts consentis par l’Afrique pour son développement, mais note aussi que la bataille de la gouvernance reste à être gagnée.

2010 est une année majeure pour l’Afrique. La Coupe du monde s’est déroulée pour la première fois en terre africaine. Dix-sept pays ont célébré le 50e anniversaire de leur indépendance. Et nous avons commémoré les dix ans des Objectifs du millénaire pour le développement. Ces événements nous ont fourni une occasion unique de faire le point sur la situation du continent, d’évaluer où nous en sommes, et où nous nous dirigeons.

Le paysage d’ensemble nous donne des raisons d’être optimistes. Depuis l’indépendance, le continent s’est largement transformé. Tous ses pays ou presque sont maintenant des démocraties multipartites. Nous assistons aussi à l’essor d’une classe moyenne africaine, prête à conduire le développement économique et les réformes politiques là où elles sont nécessaires. La révolution des télécommunications, à laquelle j’ai participé, a également contribué à transformer le continent et permis des avancées considérables.

La croissance économique africaine est désormais cinq fois supérieure à celle de la zone euro, selon les toutes dernières estimations du FMI. A l’aube de ce nouveau siècle, dynamisme et croissance économique sont bien en Afrique. On peut s’en féliciter. Mais ces évolutions ne résument pas l’histoire. Nous restons encore à la traîne dans de nombreux domaines. Plusieurs facteurs peuvent être évoqués, mais aucun n’est plus crucial que le manque d’une gouvernance de qualité dans nos pays. Nous sommes désormais le continent le plus jeune de la planète, doté en outre d’un potentiel considérable de ressources physiques et naturelles. Pourtant, ces avantages ne débouchent pas encore sur une amélioration significative de la qualité de vie des populations. Réaliser ce potentiel et en faire bénéficier le plus grand nombre est bien le défi principal de la gouvernance en Afrique.

Tel est l’objet social de la fondation que j’ai créée en 2006 : traiter les enjeux de la gouvernance et du leadership politique en Afrique. Une de nos contributions à l’amélioration de cette gouvernance est la création d’un instrument de mesure adéquat : l’Indice Ibrahim. Notre objectif est de construire l’indice le plus solide et le plus complet sur le sujet, indiquant à l’aide de faits et de chiffres, et non de suppositions ou de sentiments, où en est réellement chaque pays.

En s’appuyant sur des observations et sur des résultats concrets, nous entendons contribuer à un débat constructif et partagé sur les succès et les échecs des uns et des autres, pour favoriser le progrès de tous. L’Indice constitue une estimation consolidée de la qualité de la gouvernance dans les 53 Etats africains, à travers 88 indicateurs, issus de 23 sources répertoriées. Ces indicateurs sont regroupés en quatre piliers : Sécurité et souveraineté du droit ; Participation et droits de l’homme ; Développement économique et Développement humain (santé et éducation), qui constituent l’essentiel des obligations de chaque gouvernement envers ses populations.

"Les résultats de l’Indice varient selon les pays"

Comme on pouvait s’y attendre, les résultats de l’Indice varient beaucoup selon les pays. Cependant, trois grandes tendances se dessinent, suscitant autant d’espoirs que d’inquiétudes. Pour une majorité de pays, les progrès accomplis en matière de développement humain et de développement économique sont considérables.

Au sein de ces catégories, des améliorations ont été enregistrées dans plus de 40 des 53 Etats africains. En ce qui concerne la gestion économique, les services de santé et la protection sociale, l’amélioration de la gouvernance est en train de changer profondément la qualité de vie de centaines de millions d’individus. Plus important encore, aucun pays du continent n’a constaté de déclin significatif dans ces domaines. Ces résultats sont bien plus que de simples chiffres. L’éducation a soutenu l’essor de la classe moyenne africaine, le noyau de jeunes professionnels qui souhaite désormais, et qui est en mesure de construire la prospérité de l’Afrique. L’amélioration des services de santé signifie que des millions de personnes reçoivent désormais un traitement approprié et que des millions de décès ont été évités.

Une meilleure gestion économique favorise le commerce tant au niveau national que régional, stimulant ainsi la croissance et donnant à des millions d’individus l’opportunité de s’extraire de la pauvreté. Cependant, les deux autres piliers de l’Indice n’enregistrent pas les mêmes avancées. Des baisses sensibles apparaissent même dans ce que l’on peut appeler le versant politique de la gouvernance, à savoir les droits, la participation, la sécurité, la corruption, la responsabilité et la souveraineté du droit. Or ces régressions ont également un impact direct sur la vie quotidienne, et nous ne connaissons que trop bien les conséquences désastreuses de la corruption, de systèmes juridiques bancals et d’environnements peu sûrs et dangereux.

Nous ne pouvons pas nous permettre d’ignorer ni de justifier ce déclin, comme étant par exemple le prix à payer pour les progrès économiques réalisés. C’est un mauvais choix. L’expérience nous enseigne que lorsque la gouvernance politique et la gouvernance économique divergent, aucun développement n’est soutenable dans la durée. L’Indice 2010 nous rappelle les progrès réalisés et le travail qu’il reste à accomplir. Au cours de cette année emblématique et à mesure que nous avançons dans le siècle, nous, qui que nous soyons, dirigeants d’entreprises, hommes et femmes politiques, membres de la société civile, devons confirmer notre engagement à améliorer la qualité de la gouvernance. Nous devons également encourager nos dirigeants à poursuivre d’un même pas le développement économique et le développement humain, en insistant pour que les avancées réalisées dans le domaine des droits politiques ne soient pas abandonnées.

Mo Ibrahim

Le Pays

08/10/2010

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6 octobre 2010 3 06 /10 /octobre /2010 21:51
link, site de Afric.com
Interview de l’homme d’affaire soudanais dont la fondation vient de publier son Indice

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L’Indice Ibrahim 2010, publié lundi, montre à la fois des avancées et des reculs dans la qualité de la gouvernance africaine entre 2004-2005 et 2008-2009. Les performances de cette gouvernance s’améliorent dans les domaines du développement économique et du développement humain, mais souffrent d’un recul démocratique. C’est, en substance, l’évolution que met en lumière cet Indice créé par la fondation de l’homme d’affaire soudanais Mo Ibrahim, qui demeure optimiste quant à l’avenir du continent.

Le classement Mo Ibrahim 2010, établi en fonction de la prestation des biens et des services publics délivrés aux citoyens, ne présente pas de gros changements par rapport à l’année dernière. Dans l’ensemble, il met en avant une amélioration des performances en termes de gouvernance dans les domaines du développement humain et économique notamment en Angola, au Liberia et au Togo, alors que la démocratie recule. Le trio de tête est composé de l’Ile Maurice, des Seychelles et du Botswana, alors que la Somalie reste en queue de classement. A l’origine de ce classement annuel, la Fondation créée en 2006 le milliardaire soudanais Mo Ibrahim. Il s’est entretenu avec Oumarou Barry, rédacteur en chef de l’émission télévisée Initiative Africa (People TV).

Initiative Africa : L’Indice Ibrahim 2010 de la gouvernance africaine vient tout juste d’être publié. Cet indice, qu’est-il exactement ?
Mo Ibrahim :
Avec cet indice, nous essayons de quantifier et de mesurer les progrès de l’Afrique. Pour cela, nous avons établi 88 paramètres de bonne gouvernance. La gouvernance peut être mesurée, ce n’est pas une idée floue. La bonne gouvernance, c’est un ensemble de « produits » qu’un gouvernement doit livrer à sa population. Ces « produits » concernent l’économie, les infrastructures, la santé, l’éducation, la transparence, l’état de droit, la sécurité… Nous mesurons tous ces paramètres puis nous faisons un classement des pays africains. C’est un outil très utile pour les dirigeants qui peuvent voir quelles mesures fonctionnent ou ne fonctionnent pas, mais aussi pour la société civile qui pourra ainsi comprendre et mesurer la performance du gouvernement.

Et quels sont les principaux résultats cette année ?
Mo Ibrahim :
De manière générale, on peut dire que l’Afrique avance, notamment en ce qui concerne l’économie. Les économies africaines se portent bien. Mais cette année, la gouvernance et la démocratie stagnent un peu. Il y a bien eu quelques avancées mais globalement, en comparant aux résultats positifs de ces dernières années, l’Afrique fait du surplace dans ces deux domaines. Nous devons porter plus d’attention aux questions de sécurité, de droits de l’homme et de respect des lois.

Pourquoi pensez-vous que votre Indice est légitime ?
Mo Ibrahim :
Il est légitime parce qu’il est basé sur des chiffres. Ces chiffres, nous ne les inventons pas, nous ne les devinons pas. Nous avons des données extrêmement précises et détaillées. Nous travaillons en coopération avec la Banque Mondiale, les Nations Unies, l’Organisation Mondiale de la Santé, l’UNESCO, l’Union Internationales des Télécommunications… Nous avons le soutien d’une trentaine d’institutions internationales qui nous fournissent des données. Les pays concernés nous donnent aussi des informations. Donc vous le voyez bien, notre indice est très exhaustif. Chaque chiffre est référencé et nous connaissons toujours la source de nos informations. Cet indice est très crédible.

Créer un Indice africain fait par des Africains, c’était important ?
Mo Ibrahim :
Absolument. Nous avons trop longtemps fait de la sous-traitance en ce qui concerne les questions africaines. La gestion, la gouvernance, les politiques à suivre… tout a été confié aux Occidentaux. Ce sont eux qui nous disaient quand il fallait s’assoir, se lever, tourner à droite, tourner à gauche. Il est grand temps que les Africains reprennent leur destin en main. C’est à nous, Africains, de comprendre ce qui se passe sur notre continent, c’est à nous de l’évaluer, de le critiquer et de le louer quand il faut le faire.

Quelles sont les réactions en Afrique et dans le reste du monde, une fois que l’indice est publié ?
Mo Ibrahim :
En général, je crois qu’il est plutôt bien accueilli car les gouvernements, les institutions et les investisseurs du monde entier l’utilisent. Bien évidemment nous recevons quelques appels de personnes qui ne sont pas contentes parce que tous les pays veulent être classés parmi les premiers. Nous sommes prêts à discuter avec ceux qui ne sont pas contents, mais les chiffres sont les chiffres…

Vous décernez le prix le plus important du monde, financièrement parlant, à savoir 5 millions de dollars attribués, à un chef d’Etat africain exceptionnel. Pendant dix ans, ce chef d’état reçoit 500 000 dollars, puis 200 000 dollars à vie. C’est beaucoup d’argent pour un ancien chef d’Etat…
Mo Ibrahim :
Franchement si vous comparez le salaire d’un chef d’Etat africain à celui d’un PDG de n’importe qu’elle entreprise de taille moyenne, vous verrez que ce n’est pas une somme énorme. Le rôle joué par les dirigeants dans le développement de leur pays est très important. Et s’il y en a un qui parvient à sortir des millions de personnes de la pauvreté ou à mettre fin à une guerre civile, c’est quelque chose de merveilleux, qui mérite d’être reconnu et valorisé. Nous, nous essayons de mettre en valeur ces personnes qui ont su diriger leur pays avec tant de réussite. Ce n’est pas grand-chose. N’oubliez pas que le Prix Nobel de la Littérature, c’est 1,5 millions de dollars pour le lauréat. Même si j’ai beaucoup d’estime pour ce prix, je ne vois pas pourquoi écrire un roman ou un poème serait plus important que de sauver la vie de millions de personnes.

Et vous pensez que les présidents africains veulent remporter le prix Mo Ibrahim pour son prestige ou pour l’argent ?
Mo Ibrahim :
Les deux, je pense. Le prestige est très important, et il le sera encore plus avec le temps, quand le Prix gagnera encore plus de crédibilité. Cinq ans après son lancement, le Prix Nobel n’était pas aussi prestigieux qu’aujourd’hui, il a fallu du temps. Quant à l’argent, il permet plus de liberté au président qui quitte son poste. A la fin de son mandat, un président africain n’a plus de profession, contrairement aux dirigeants occidentaux. Ces dirigeants occidentaux, une fois qu’ils quittent leur fonction, intègrent les Conseils d’Administration de grandes banques, de grandes sociétés, où ils gagnent des millions de dollars par an. Ils écrivent aussi des livres, des « mémoires » qui deviennent des best sellers. Ils gagnent des centaines de milliers d’euros en faisant un seul discours. Qu’est-ce que les anciens dirigeants africains peuvent faire ? Ils n’ont pas toutes ces opportunités. C’est pour cette raison que nous voulons proposer à nos héros africains un rôle plus digne, pour qu’ils continuent à travailler dans la société civile sans avoir à se soucier de la façon dont ils vont gagner leur vie. C’est une bonne chose. Regardez ce que font nos lauréats en Afrique, nous en avons trois pour le moment : le Président Mandela, le Président Chissano, et le Président Mogae. Je crois qu’il n’est pas nécessaire que je revienne sur tout le travail qu’ils font…

Pour la deuxième année consécutive, le Prix Mo Ibrahim n’a pas été décerné. Pourquoi ?
Mo Ibrahim :
Avant d’aller plus loin, je tiens à préciser que je ne suis pas membre du comité qui choisit les lauréats. Ce comité est très prestigieux et travaille de manière confidentielle, et indépendante, sans les dirigeants de la Fondation. D’ailleurs, c’est sans doute l’un des comités les plus prestigieux du monde. Il est composé de trois gagnants du Prix Nobel de la Paix, de deux ou trois anciens chefs d’Etat…Bref, des personnes exceptionnelles et nous sommes obligés de respecter leur décision. Si le prix doit récompenser un dirigeant d’exception, peut-on espérer pour autant trouver un leader exceptionnel tous les ans ? Quand nous avons annoncé qu’il n’y aurait pas de lauréat cette année, un journaliste de la BBC à Londres m’a posé cette question. Je lui ai dit que j’étais prêt à récompenser un dirigeant européen qui aurait quitté sa fonction trois ans auparavant, qui aurait fait un travail exceptionnel et qui aurait transformé son pays. Je lui ai demandé de me suggérer un nom.

Qu’est ce qu’il a répondu ?
Mo Ibrahim :
Il n’a rien dit. Il a souri, sans rien dire. C’était il y a trois mois. Il ne m’a toujours pas répondu.

Beaucoup de gens considèrent que 50 ans après les indépendances africaines, très peu de choses ont changé, et que le continent reste toujours dépendant des aides au développement. Quelle est votre opinion ?
Mo Ibrahim :
Je suis tout à fait d’accord. C’est pour cette raison que nous avons créé la Fondation. Nous n’étions pas satisfaits du déroulement de ces cinq dernières décennies. Nous ne pouvons pas continuer à dire que c’est la faute du système colonialiste. Nos problèmes actuels sont le résultat de nos propres erreurs. Nous sommes responsables des conflits qui frappent le continent, c’est nous qui nous battons entre nous, c’est nous qui attisons la haine entre les ethnies pour obtenir des victoires politiques dérisoires…Parfois, ils nous arrivent même de voler notre propre peuple. Tout ça, c’est de notre faute, ce n’est pas la faute des autres. Il est temps que nous cessions de pointer les autres du doigt et que nous assumions nos responsabilités. Nous sommes responsables de nos réussites et de nos échecs. Il faut que nous prenions notre destin entre nos mains.

On parle de plus en plus de la nécessité de créer les Etats-Unis d’Afrique. C’est la bonne solution ?
Mo Ibrahim :
C’est un rêve merveilleux et j’espère qu’il se réalisera de mon vivant. Comment serait-il possible que 53 petits pays survivent aujourd’hui ? … (pause) Vous savez … (pause), les pays africains font très peu d’échanges commerciaux entre eux. Nous ne faisons que 10% de commerce entre nous, rien que 10%... Il y a tellement de barrières entre nos peuples que nous ne pouvons pas créer des économies d’échelle. Nous parlons de 53 voix différentes. Regardez l’Allemagne, l’économie allemande pèse deux fois et demie celle de tout le continent africain. Pourtant, les allemands restent convaincus qu’ils doivent faire partie de l’Union Européenne pour être en mesure de concurrencer les Etats-Unis, le Japon, la Chine, l’Inde… Comment 53 petits pays africains peuvent espérer réussir individuellement ? Ce n’est pas possible. L’intégration est essentielle, au moins l’intégration économique. Il faut faire tomber les barrières et autoriser la libre circulation des biens, des devises et des personnes. De cette façon, nous pourrons créer des économies d’échelle et stimuler le développement.

Parlons de la jeunesse africaine. Le Président Obama a invité à Washington une centaine de jeunes leaders africains pour parler de la bonne gouvernance. Ce n’était pas une question qu’il aurait du aborder directement avec les chefs d’état africains ?
Mo Ibrahim :
Je suis ravi… Vraiment ravi qu’il ait pris cette initiative car il a su mettre le doigt là où il faut : la question de la gouvernance. Nous n’en serions pas là où nous sommes aujourd’hui si nous étions bien gouvernés. C’est exactement ce que nous devons dire à nos jeunes. Quand je voyage en Afrique, c’est dans les universités que je vais en premier, pour rencontrer les jeunes et discuter avec eux. A chaque fois je leur dis : « Nous avons échoué, nous l’ancienne génération qui est arrivée après les indépendances, nous n’avons pas été à la hauteur. » Aujourd’hui, c’est à eux de faire en sorte que la bonne gouvernance soit de mise en Afrique. C’est eux qui peuvent faire cela.

Mo Ibrahim vous êtes originaire du Soudan, et comme vous le savez, à chaque fois que l’on parle de votre pays, on évoque d’abord le Darfour, la guerre civile, l’extrême pauvreté, les divisions ethniques…Qu’est-ce que ça vous fait ?
Mo Ibrahim :
C’est horrible, vraiment horrible. Le Soudan est un pays merveilleux et riche, extrêmement riche. Mais c’est un pays qui a été trahi par son élite politique, une élite qui ne semble pas voir plus loin que le bout de son nez en réalité. Ils sont en train de détruire le pays. Le Sud va certainement choisir une autre direction… et ça, c’est la recette … (soupirs) pour faire des conflits. Si c’est ça l’héritage du Président Bachir, c’est un héritage très triste.

Vous engager politiquement au Soudan, vous y avez déjà pensé ?
Mo Ibrahim :
Nous ne pouvons pas être impliqués politiquement à cause de nos projets. Nous travaillons à travers toute l’Afrique et quand nous parlons de bonne gouvernance, nous le faisons en tant que représentants de la société civile. Il faut vraiment renforcer le rôle de la société civile. Si je commençais à avoir des ambitions politiques, à vouloir me présenter à des élections, je détruirais tout ce que j’ai accompli jusqu’à aujourd’hui. Je n’ai aucune ambition politique, aucune, et ça doit rester comme ça. La seule chose qui me motive, c’est la réussite de notre continent. Cela ne m’intéresse pas de signer des contrats commerciaux, d’occuper un poste au sein d’un gouvernement… Je suis très heureux de faire partie de la société civile. C’est ma place et elle me convient très bien.

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3 octobre 2010 7 03 /10 /octobre /2010 17:48

Qui cherche,trouve! et c'est ce que nous avons fait,en voici le résultat.

Une association de groupes de recherche ont monté un projet au Sénégal et en ont fait un document dans lequel nous avons enfin trouvé toutes les informations que nous recherchions.

Le lien du document: link

Et nous avons même trouvé près de notre siège en Aquitaine, le magasin où nous pouvons nous procurer l'additif imperméabilisant, dans la marque SIKAtop spécialement pour l'eau potable.

C'est pas beau ça?

 

Ce problème ayant eu sa solution, nous sommes donc passé au dernier échelon avant le financement, il nous reste à comparer et choisir le plus performant et le plus économique des assureurs pour les bâtiments et les biens, avec les assurances de Bobo Dioulasso.

 

Nous en avons un qui nous fait un prix de cotisation à payer un peu haut à notre goût,et nous en attendons des précisions via notre Vice-Président Jérémi Rouamba.

 

Au prochain article,il sera question des démarches en vue du financement, et ça, c'est le Seigneur L'ETERNEL qui dirige!

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23 septembre 2010 4 23 /09 /septembre /2010 10:20

Pas du tout facile à trouver en France,ce genre de document.

En effet,si l'on parle de château d'eau,c'est compris comme les énormes constructions que l'on voit au bord des routes.

Il faut donc utiliser l'expression "réservoir" ou "bassin".

Mais là encore, on le comprend en France comme piscine ou étang de jardin,ou encore comme rétention des eaux de pluie...

Je pense que celà vient du fait qu'il y a la distribution d'eau de ville partout et que personne ne se construit ou installe un réservoir d'eau potable de nos jours en France en tout cas.

Même avec Aqua Assistance qui est une association issue de la Lyonnaise des Eaux (distribution de l'eau en France),on y voit tout en démesuré,impossible d'avoir un avis précis et SIMPLE...

Donc pour obtenir ce type de renseignement,il faut élargir la recherche sur des forums de bricolage,forums écologistes,où il y a toutes sortes de réponses du style "je pense que",et donc inutilisables.

Je suis arrivée sur le site de NeoVaclink

qui met en place des réservoirs tout faits,et qui pourraient être une solution dépendante toutefois du coût du matériel-acheminement-installation.

 

A défaut d'obtenir des renseignements opportuns d'une construction plus économique,ce sera notre choix,à moins qu'un de nos lecteurs puissent nous aider en ce sens.

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12 septembre 2010 7 12 /09 /septembre /2010 14:02

Enfin le bout du montage du projet.

La budgétisation tire sur le final, il ne reste qu'à ajouter les assurances Habitation, Valeurs déclarées, Responsabilité civile pour les enfants et le personnel.

En ce qui concerne ce dernier,pour ceux qui ne sont pas encore sous couvert d'une assurance personnelle,l'association leur offre les 6 premiers mois,puis leur cotisation sera prélevée sur leur salaire.

En ce qui concerne leur adhésion à une caisse de soins, nous en débattrons en équipe sur place pour choisir en fonction des salaires,la possibilité de cotiser pour avoir la plus large prise en charge des soins et hospitalisations.

 

Notre équipe locale a été retardée pour l'entrevue avec le maire de Bama,en ce qui concerne le terrain du projet,du fait du scandale qui a éclaté sur la personne de ce maire. Nous attendons la suite de l'évènement,sinon ce sera avec son secrétaire général de la mairie que nous traiterons.

 

Nous avons un traducteur bénévole pour nos documents,afin de pouvoir les produire en anglais aussi. Il est d'ailleurs question que ce blog soit aussi traduit afin d'avoir les deux options linguistiques et d'être plus lus.

 

L'hiver approche et nous espérons pouvoir partir avec le container de matériel très bientôt.C'est un sujet de prières!

 


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19 août 2010 4 19 /08 /août /2010 18:12

du Foyer pour les enfants sortant des orphelinats et les enfants de la rue de Bobo Dioulasso.

Nous avons une bonne équipe formant le Conseil d'Administration et les membres qui viennent de s'ajouter.

D'horizons divers et de talents formidables, en commun pour cette avancée dans la composition des documents formant le dossier, ce n'est pas aisé quand on n'est pas du métier.


Pour rappel, ce projet a été initié par Jérémi ROUAMBA,notre vice-président au Burkina Faso, qui est cartographe-géographe de la santé, et est très touché par la situation de ces enfants sans domicile fixe.


Nous avons eu le concours d'une Coordinatrice de projets qui a été très efficace pour la mise en page, et comment construire ce dossier comme ayant les atouts nécessaires pour un financement.


En tant que présidente de l'association, j'ai eu à coeur d'avoir une équipe solide, dont les membres se font confiance. Nous avons la même foi en Jésus-Christ, chrétiens évangéliques,ce qui nous permet d'aller dans le même sens, avec nos différences,qui sont un enrichissement pour l'élaboration et le suivi de nos actions et projets.

Je continue de prier pour que notre équipe en Christ s'élargisse afin de partager les tâches et augmenter les échanges d'idées,d'expériences.

 

Notre projet "Petit projet global" page 26 de ce blog., parle d'apiculture sous arbres fruitiers,et nous avons découvert avec surprise l'article suivant:

 

Il s'agit en effet d'apiculture en découverte-développement au Burkina, avec stage de formation ! et aussi élevage des agoutis, en réalité aulacodes, déjà connus en élevage en Côte d'Ivoire le pays voisin, et très apprécié pour sa chair succulente.

Lien pour l'article: link

 

Nous venons aussi d'apprendre que la ville de Orodara est élue pour la foire agriculture et élevages cette année! Formidable,c'est une rencontre très importante,si le gouvernement instaure cette foire comme un évènement annuel régulier,cela risque bien de concurrencer l'ancien SARA international d'Abidjan....


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21 juin 2010 1 21 /06 /juin /2010 16:22

link   ici l'article qui m'a fait contacter ce Monsieur.

 

Voici la question posée à Mr Camara quand j'ai lu un article concernant son invention :

Bonjour,j'ai regardé la vidéo de la pompe et je la trouve bien fragile ! Là, ce sont des hommes qui font un essai et donc qui savent prendre des précautions,mais dans les villages,les femmes et les enfants vont l'abîmer sans tarder!
Ok quand même pour le principe,et donc l'extérieur à consolider,et aussi prévoir le fonctionnement à l'aide d'un panneau solaire pour faciliter l'usage.

 

Réponse


Chère  Présidente,
Je vous remercie pour votre remarque, à propos de cette pompe hydraulique,  dont la technologie a été lauréate à Genève, en  obtenant:
 1-  la médaille d'or du salon International des inventions de Genève,
2 - la médaille d'or de l'Organisation Mondiale de la Propriété Intellectuelle.


Avant vous, une dame a eu  une réaction similaire au Salon des inventions de Genève en 1998, mais  avec étonnement à dit :
"VOTRE POMPE HYDRAULIQUE EST AISEE ET FACILE A MANIPULER EN COMPARAISON AUX POMPES QUE NOUS CONNAISSIONS".


Cette pompe hydraulique est protégée par un brevet d'invention.


En analysant ces photos  des enfants qui puisent à 45 mètres de profondeur,  vous comprendrez qu'en ma qualité d'ingénieur en construction mécanique et de technologie en fabrication mécanique, je conseille:
1 - un petit volume externe,  pour un grand volume interne
 (le débit  d'eau au robinet de cette pompe  est de 1,2 à 1,5 fois supérieur au volume du cylindre qui l'engendre).

 Pourtant en physique classique, V1 est plus grand, ou au plus, égal à V2. 
2 -une grande intensité de force sur une petite surface
 (amplificateur de force) 
Ainsi, une force de 1Kgf,  appliquée au bras de  levier, permet de  soulever un poids de 30 Kgf.
( la loi de la physique classique ne  l'explique  pas facilement).
3 - cette pompe hydraulique qui est  un véritable hydro médiat, fonctionne  à l'image d'un moteur à 4 temps.


 Elle est utilisée  pour: 1- l'usage domestique courant, 2- l'irrigation des superficies cultivables, 3 - la desserte des châteaux d'eau des gros villages.
Elle peut être adaptée à diverses sources d'énergies disponibles pour son actionnement.
 Aussi, elle  peut être installée avec plusieurs sorties au dessus d'un puits pour éviter les files d'attente  aux points d'eau.
Ces photos montrent que c'est la conjugaisons de la loi  des forces naturelles: (poussée d'Archimède, inertie, gravitation, etc,) qui permettent l'exhaure de l'eau dans un puits ou dans un forage profond avec une force invariable, grâce  à l'isodynamie du liquide dans un environnement constant. 


J'ai eu des entretiens avec plusieurs constructeurs des pompes: Françaises Vegnet, Allemandes Kadia , Indiennes India, etc. qui ont une haute impression de mon mécanisme. Nous sommes  en observation soit pour acheter ma licence ou pour fabriquer une pompe hybride.
Meilleures pensées.
Dr. CAMARA M.L.

 

Voici une petite vidéo sur l'utilisation en direct de la pompe

link

 

52-enfants-au-puits.jpg

 

PICT1604.JPG

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10 juin 2010 4 10 /06 /juin /2010 11:38

 

Voici donc une suite pour ce projet qui se forme et s'adapte aux suggétions et conseils de personnes avisées,intéressées par ces enfants abandonnés à la rue.

Nous avons une démarche étonnante peut-être par rapport "aux normes" quant à la procédure d'exécution, à savoir que nous montons ce projet sans avoir au préalable le terrain.

Sachant tout de même qu'un terrain à acquérir n'est pas du tout une difficulté sur place,mais qu'on aime voir là-bas,la tête de celui qui le demande.

Donc ce sera à l'arrivée de la Présidente à Bobo Dioulasso que ce sera fait en un laps de temps assez court, vu que nous avons une équipe sur place de Bobolais prêts pour toute démarche (traduction en langue locale si nécessaire entre autres).

Il est fort probable que nous aurons le terrain demandé de 2 hectares, gracieusement ou pour une somme symbolique.

 

Ceci dit,nous en sommes à la conception des réservoirs d'eau (pour finaliser nos documents) qui alimenteront, tant pour la consommation que pour les entretiens et douches,le Foyer pour un potentiel de 50 personnes/jour (enfants et personnel). Nous en construirons 2 afin qu'on puisse les vider  à tour de rôle pour le nettoyage régulier nécessaire.

 

Nous avons enfin reçu les devis descriptif et estimatif,ainsi que les plans du Foyer. J'affiche donc ici une partie de ces plans pour que vous constatiez leur utilité et le cachet africain: 

 

Foyer-Enfants-Bobo_0002-copie-1.jpg

 

Foyer-Enfants-Bobo_0001-copie-1.jpg


 

 

Le croquis de base a été conçu par la Présidente,et ce que vous voyez est réalisé par une entreprise locale: Confort Habitat de Ouagadougou en collaboration avec l'association de LA VOUTE NUBIENNE:link

Le tout sera protégé par une enceinte; celle-ci et toutes les constructions seront réalisées en terre selon la méthode de La Voûte Nubienne,beaucoup plus économique d'une part, et tout à fait opportune pour les régions à climat sahélien.

 

Cet espace sécurisé n'est pas destiné du tout aux jeux,ceux-ci se feront sur le terrain hors enceinte du Foyer,équipé d'un terrain de foot toujours très apprécié des enfants.

Lors des pluies,où lorsqu'il fait froid (ça arrive aussi là-bas) les enfants seront dans l'une des cases pour des animations ludiques.

A ce propos, nous recherchons un baby-foot et une table de ping-pong pour élargir les jeux.

 

Nous sommes toujours ouverts à vos commentaires! Merci de montrer ainsi votre intérêt pour ce projet à reproduire dans les pays que nous couvrons. Mais chaque choses en son temps, et un pas après l'autre.

 

NB: quelques personnes nous ont suggéré de mener une action contre le sida, ce n'est pas du tout de notre ressort: "qui trop embrasse,bien mal étreint" dit le proverbe.

Nous voulons pouvoir bien faire tout ce que nous entreprenons.


 


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31 mars 2010 3 31 /03 /mars /2010 10:02

....et partout au Burkina.

 

Voici quelques précisions sur l'avancée du projet d'un Foyer pour les enfants de la rue.

Par commodité administrative et financière,nous avons déplacé notre projet hors de la commune de Bobo Dioulasso, sur celle de Bama qui la jouxte, un courrier a été adressé au Maire pour l'obtention de 2 ha de terrain.

 

Le terrain sera divisé en 3 parties: 1) le bâtiment et ses dépendances (réservoirs d'eau,etc..), 2) les terrains de jeux, 3) la partie potager et petit élevage.

 

Le bâtiment aura pour dimensions ... en étude

 

Nous pensons qu'un internat pour cette tranche d'âge 3 à 11 ans sera plus profitable pour eux et le personnel encadrant,  plus de sécurité surtout la nuit, assurance de repas corrects et suffisants, soins assurés,et autres avantages.

 

Les 2 dortoirs de chacun 20 lits sur deux rangs, auront 14m de long.

Il y aura bien sûr les douches et wc, la cuisine, la buanderie, la cantine et deux salles de jeux, et d'activités éducatives.

 

Le personnel de base comprend 13 personnes pour démarrer:

- 2 animateurs de rue

- 1 éducateur spécialisé

- 1 gardien de jour et homme d'entretien

- 4 surveillants de nuit par roulement de 2, une femme au dortoir des filles et un homme au dortoir des garçons.

- 2 cuisiniers, l'un du matin, l'autre du soir par roulement/ semaine

-1 lingère

-1 jardinier

- 1 gestionnaire qui pourra devenir par la suite directeur s'il est compétent.

 

Il faut penser que les enfants de la rue sont habitués à aucune contrainte, nous allons donc nous réunir avec des animateurs de rue pour voir comment agir le plus efficacement pour l'intérêt de ces enfants, et sans les contraindre.

 

En les apprivoisant peu à peu, c'est avec l'amour et la confiance qu'on obtient les meilleurs résultats.

 

Nous serons limités à 40 lits, dont 2 pour les surveillants de nuit, donc une capacité d'hébergement pour 38 enfants.

 

Nous avons comme objectifs d'en remettre le plus possible dans le fil de l'enseignement national d'une part, en commençant par des cours d'alphabétisation pour adultes (méthode globale) au Foyer, moins contraignante au départ.

Nous voulons aussi toucher les parents ou la parenté de ces enfants, afin de voir ensemble comment  (quand c'est possible) et nous tiendrons compte de l'avis de l'enfant lui-même, les réintégrer dans un milieu familial normal et sécurisé.

 

Nous pensons que ces enfants viendront peu à peu au Foyer et donc l'internat ne fonctionnera pas à 100% dès le début.

Au fur et à mesure que les enfants accepterons d'y séjourner, nous verrons avec les animateurs et l'éducateur spécialisé, s'il faut augmenter le personnel d'encadrement et comment.

 

Nous serons à proximité d'un hôpital chrétien en train de se construire, afin d'assurer une intervention rapide en cas où ce serait nécessaire, et des visites médicales régulières avec vaccins, tout ce que l'enfant a besoin.

Le personnel bénéficiera du même avantage-santé.

 

Nous allons sensibiliser les groupes de Femmes existant sur ces deux communes pour qu'il y ait des Mamans bénévoles pour entourer d'amour ces enfants qui en ont bien besoin, elles mangeront sur place bien sûr.

 

Nous nous assurerons des services d'un homme de loi pour être dans le respect des normes nationales en ce qui concerne la protection et droits de l'enfance.

 

Les diverses autorités sur place seront invitées à soutenir notre projet en nous signalant des enfants abandonnés par exemple.

 

Nous prévoyons de recevoir aussi des enfants externes pour les activités et les repas.

Ce sera selon la situation trouvée sur place,et en concertation avec les acteurs sociaux locaux et les associations déjà opérantes dans ce milieu, que nous pourrons mieux structurer nos actions.

 

Nous invitons chacun à s'exprimer sur ce projet, tout avis est précieux pour nous aider à mieux faire. Merci

 

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28 mars 2010 7 28 /03 /mars /2010 21:17
La mortalité maternelle, plaie du Burkina Faso
Amnesty International publie un rapport édifiant
Au Burkina Faso, les grossesses se terminent encore trop souvent par une tragédie. Amnesty International lance un cri d’alarme sur les conditions des femmes enceintes en Afrique de l’Ouest. L’organisation publie le rapport Donner la vie, risquer la mort : la mortalité au Burkina Faso ce 27 janvier à Ouagadougou. Les discriminations, le manque d’informations ou encore les mentalités sont pointés du doigt. Dans cette même volonté d‘informer, une caravane de sensibilisation parcourra le pays du 28 janvier au 9 février.

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 mercredi 27 janvier 2010 / par Laura Adolphe

« Tu es enceinte ? Non, je ne veux pas vivre ce malheur ! » Un discours que Salvator Sagues, chercheur en Afrique de l’Ouest pour Amnesty International, a plusieurs fois entendu au Burkina Faso [1]. Chaque année, plus de 2000 femmes meurent de complications liées à la grossesse et à l’accouchement, d’après les chiffres du gouvernement. Pourtant, selon Amnesty International, la plupart des décès auraient pu être évités.

Certaines femmes décèdent parce qu’elles n’ont pas eu le temps de parvenir aux centres de santé en raison d’obstacles géographiques, financiers ou culturels. D’autres ne peuvent pas bénéficier de transfusion sanguine à cause d’une forte pénurie de sang dans le pays.

Mais, ce sont les discriminations que subissent ces personnes dans la vie quotidienne qui préoccupent le plus Amnesty International. « Si les hommes accouchaient, il n’y aurait peut-être pas autant de décès », a estimé le chercheur Gaëtan Mootoo lors d‘une conférence de presse donnée le 21 janvier à Paris. Le statut inférieur de la femme porte atteinte à son droit de décider si elle désire des enfants. « Les femmes n’ont pas de prises de décision dans leur vie privée ».

Depuis juillet 2008, l’association a parcouru le Burkina Faso dans le cadre de quatre missions de recherches autour de la mortalité maternelle. Plus de 50 cas de femmes décédées pendant la grossesse ou l’accouchement ont été examinées. Le rapport publié mercredi a pour but de sensibiliser les autorités burkinabè.

« Les femmes ont des droits »

De nombreux obstacles empêchent les femmes d’avoir accès aux services dont elles ont besoin. Outre le problème d’accessibilité géographique, le manque d’information sur les droits sexuels et reproductifs est critique dans le pays. « Il faut convaincre les populations qu’elles ont un rôle à jouer. Les femmes ont des droits », déplore Paule Rigaud, responsable de campagne au Burkina Faso. « Des corrupteurs profitent de l’ignorance pour faire payer des soins », dénonce-t-elle.

Néanmoins, la mortalité maternelle est aussi due à la réticence des femmes à se rendre dans des centres de santé. Cela concerne particulièrement celles qui, pauvres et issues des milieux ruraux, reçoivent des soins dans des dispensaires offrant des conditions d’hygiène déplorables. « Des femmes préfèrent accoucher à même le sol », précise Gaëtan Mootoo. Pour que la situation soit convenable pour les patientes, le problème de la confidentialité est le premier à résoudre étant donné que des femmes sont « rejetées » par les médecins eux-mêmes.

Un travail de longue haleine

Les autorités burkinabè n’ont pas ignoré cette tragédie, le gouvernement adoptant en 2006 une stratégie nationale de subvention des soins obstétricaux et néonataux d’urgence. Celle-ci prévoie de prendre en charge 80% du coût des soins. Depuis, le taux de mortalité maternelle a décru, passant de 566 pour 100 000 naissances en 1993 à 307 en 2008. Mais la politique de mise en œuvre souffre de grosses lacunes. « L’objectif est que 100% des accouchements soient médicalement assistés. On demande aussi une exemption totale des coûts des soins d‘urgence », explique Amnesty International.

Alarmé par les conditions de vie des femmes au Burkina Faso, l’organisation non gouvernementale a décidé de parcourir le pays du 28 janvier au 9 février prochain avec une caravane de sensibilisation, le but étant d’informer les populations sur les enjeux de la santé maternelle et de donner suite à la publication du rapport  Donner la vie, risquer la mort : la mortalité maternelle au Burkina Faso .

Amnesty International devrait s’entretenir la semaine prochaine avec des ministres et agents de la Santé, de la Promotion des droits humains, de la Promotion de la femme et des bailleurs de fonds. Un travail de longue haleine qui devrait inspirer les autres pays environnants où les femmes connaissent les mêmes maux.

- Le site d’Amnesty International

[1] Environ 12 millions d’habitants

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  • Crabine
  • J'ai beaucoup voyagé et demeuré "ailleurs" et partout.
Mais mon coeur est resté en Afrique,avec des années en Côte d'Ivoire.
Dieu m'a prédestinée pour le service de terrain!
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