Voici un échange sur Forum que je vous présente comme matière à réflexion et développement.
J'ai proposé si celà est faisable,d'utiliser de l'huile pure mélangée pour 30% au diesel (uniquement) pour les deux-roues motorisées.Et l'on m'apprend que c'est possible qu'avec les moteurs
diesels,comme certaines groupes électrogènes,très intéressant .
"Nous évitons soigneusement le transfert de technique "invasive", préférant un transfert de connaissances adaptées au contexte local. "
D'accord avec toi,ce que fait ton association est dans nos projets aussi,donc rien de nouveau sous le soleil;c'est le cas de le dire.
Mais tu dis que vous avez une antenne indépendante sur place,ce qui n'est pas le cas pour nous.
Nous sommes répartis de nationalités différentes,mais d'une même foi,et de mêmes objectifs au Nord comme au Sud,et travaillons ensemble,et les antennes sur place sont liées les unes aux autres.
Les techniques et technologies,les idées,les actions se recoupent après concertation entre tous les membres d'ici et là-bas,et c'est ce qui fait notre force.
Certaines asso aident à distance,mais ne font pas de suivi,et laissent les bénéficiaires de leurs dons et actions se débrouiller seuls ensuite,ce qui fait que des projets périclitent et des
matériels "s'évadent"....On a des retours de ces cas,et ça n'encourage pas les gens à se mobiliser ici,dommage. Le cas des pompes de village est flagrant,au bout d'un certain temps,elles sont hors
d'usage,et personne ne met la main à la poche (sur place)pour l'entretien. Je suis pour les pompes à sous,un seau d'eau à 25 fcfa, et constitution d'un comité de village pour l'entretien.
Nous aidons à développer les activités existantes qui peuvent l'être,comme l'artisanat avec débouché commercial,mais aussi pour d'autres professions où il manque de formation (pour analphabètes
déjà fonctionnels) et d'outillages.
Les congés solidaires sont un de nos atouts.
Mais il y a des personnes qui n'entrent dans aucun de ces cas,et c'est souvent dans le domaine rural. J'ai perso travaillé aux champs,j'avais de l'igname,du manioc,du maïs,etc,et de petits
élevages.
J'ai vu la difficulté pour le paysan en général,de produire déjà suffisamment pour la popote de la famille,et donc pratiquement l'impossibilité de produire pour la vente,par manque de matos.
Or,il y a des fois en période de soudure,qu'il vend sur la réserve familiale,d'où les périodes de famine.
Voilà pourquoi,tout en permettant par le biais d'une coopérative,de pourvoir au matos nécessaire pour l'exploitation rationnelle de leurs parcelles(et donc de gagner du temps),il est possible
d'introduire une ou plusieurs nouvelles cultures de rentabilité intéressante pour le paysan et les autres acteurs de cette activité(le groupe d'extraction d'huile,et le mécano qui la vend + le
vélomotoriste).
Le tournesol en est une pour 1) produire de l'huile domestique familiale(non vendue), 2) produire de l'huile pour carburant.
Le soja en est une autre pour 1) l'alimentation des humains, 2) l'alimentation animale pour les élevages(diminution de l'aliment du commerce=économie).
Donc je continue à m'informer sur le sujet de l'huile pure comme carburant.
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Voici la suite de cette magnifique aventure avec cet article:
BURKINA FASO :
Le biocarburant issu du 'jatropha' gagne du terrain
Brahima Ouédraogo
OUAGADOUGOU, 27 août ?
L'huile de pourghère pressée
peut être utilisée dans un moteur en la mélangeant au gasoil ou la transformant en ester pour obtenir du biodiesel.
Auguste Boudo, un entrepreneur agricole à Bobo-Dioulasso, dans le sud du Burkina Faso, possède une pépinière de pourghère devant son bureau et
distribue aux visiteurs des plants et des graines gratuitement. "Je suis activiste du jatropha à plein temps", déclare Boudo à IPS, affirmant qu'il a déjà utilisé l'huile de jatropha dans sa
voiture pendant six mois.
Un autre entrepreneur agricole, Mamadi Camara, représentant de 'Green Oil', une filiale de 'Independence Oil and Gas' du Canada, dit qu'il attend l'accord des autorités après avoir envoyé un
agent se former en Europe pour la transformation de la graine de jatropha en carburant.
"Nous pouvons dire que nous sommes fin-prêts si la législation venait à être mise en place pour la production du biocarburant. Nous avons prévu toutes les éventualités pour la production du
biocarburant à savoir l'huile végétale pure, ou un mélange huile végétale-gasoil à des proportions déterminées", explique Camara à IPS.
Dans l'ouest du Burkina Faso, Boudo avait prévu d'emblaver 600 hectares de jatropha. Mais aujourd'hui, il est à 10.000 hectares avec près de 200 groupements villageois dans les régions des Hauts
Bassins, la Boucle du Mouhoun, les Cascades (ouest), la Tapoa (est) et la Sissili (centre-ouest) dans ce pays sahélien et semi-aride d'Afrique de l'ouest.
La pourghère ou jatropha a été introduite et encouragée en Afrique durant l'époque coloniale. Ses graines contiennent une amende oléagineuse mais purgative également, qui peut être à la base
d'intoxication.
Selon ses promoteurs, le jatropha, qui peut atteindre jusqu'à cinq mètres de haut au Burkina, est moins exigeant et pousse dans des conditions climatiques difficiles.
Voulant montrer son intérêt pour le développement du jatropha au Burkina, le gouvernement a signé cette année un accord cadre avec la société française Agro-Energie Développement, pour la
réalisation de 200.000 hectares en encadrant 500 producteurs dans quatre provinces du pays. A terme, la firme compte installer des unités de transformation de la graine de jatropha.
"On l'appelle l'or vert car c'est une plante miracle dont on peut attendre beaucoup", affirme Pierre Tapsoba, représentant de Agro-Energie Développement au Burkina. Selon lui, l'huile de jatropha
peut servir à fabriquer, entre autres, du savon thérapeutique, et permettre notamment de réduire la facture du pétrole que le Burkina importe jusqu'à 450.000 tonnes par an.
Selon Robert Ouédraogo, le directeur général des productions végétales, le gouvernement est "partant" pour le jatropha car il peut être développé comme "plante de rente" au Burkina sans nuire aux
autres activités agricoles.
"Comme toute spéculation que nous voulons développer, nous exigeons que la plante s'adapte correctement à nos conditions climatiques et qu'elle puisse être profitable. Donc a priori, le jatropha
peut être cultivé au Burkina sans problème", explique Ouédraogo à IPS.
Le fait que le jatropha se développe sans beaucoup d'exigence, et pousse bien dans les pays tropicaux, arides, semi-arides et humides, enlève tout risque de compétition avec les autres
spéculations, ajoute-t-il.
Les différents acteurs espèrent également que le jatropha peut permettre de verdir la végétation et restaurer les sols grâce à ses feuilles.
"En faisant du reboisement avec la plante de jatropha, on fait un reboisement utile parce que la plante résiste à n'importe quel type de sol, son entretien est facile, surtout que ce n'est pas
une plante comestible pour les bêtes", explique Bouet Gnazon, le maire de la commune de Houndé, dans l'ouest du Burkina.
Houndé et six autres communes de la province de Tuy (ouest) se sont lancées dans la plantation du jatropha. Au total, elles doivent planter 50 hectares chacune dont les graines seront
transformées sur place, selon Gnazon.
Pour éviter que le jatropha occupe des terres fertiles au détriment des cultures céréales, le gouvernement et les promoteurs conseillent aux producteurs des zones rurales de le planter comme
haies vives afin de protéger les autres cultures des animaux domestiques qui craignent ses feuilles.
"Cette filière ne doit pas se faire en contradiction avec notre stratégie de sécurité alimentaire. Donc, il y aura une planification pour que les filières cohabitent de façon raisonnable",
souligne Ouédraogo.
"Nous conseillons aux paysans de ne pas prendre les superficies cultivables pour planter le jatropha. Il faut plutôt utiliser les terres impropres à l'agriculture", renchérit Victor Tiendrébéogo,
chef traditionnel et député à l'Assemblée nationale.
Défenseur du jatropha, il a déjà sillonné plusieurs régions du Burkina pour promouvoir la plante, invitant les paysans à suivre son exemple grâce aux micro-crédits qui leur sont accordés.
En partenariat avec une firme allemande Deutsch Biodiesel, ce chef coutumier a pu planter 60.000 hectares de jatropha avec 52.000 producteurs sous la forme de haies vives ou de cultures
individuelles.
Selon François Traoré, président de l'Union nationale des producteurs de coton du Burkina, les producteurs sauront toujours faire le "bon choix", en fonction de leurs intérêts.
"A notre niveau, nous avons donné l'information aux producteurs et nous leur laissons la latitude d'évaluer les avantages du jatropha et prendre ensuite librement leur décision", explique Traoré
à IPS. Au Burkina, les producteurs de coton sont également de grands producteurs de céréales.
Dans les zones rurales, cependant, le jatropha est déjà perçu comme une alternative aux anciennes spéculations agricoles comme le coton, et les autres cultures céréalières. Beaucoup attendent
impatiemment l'étape biocarburant du jatropha.
Selon Gnazon, le jatropha doit permettre aux principaux producteurs de coton et de céréales de l'ouest de diversifier leurs cultures pour améliorer leur niveau de vie. Mais lui et ses homologues
maires des six communes de la province de Tuy, attendent aussi la première goutte d'huile de jatropha qui permettra de faire fonctionner certains outils de production ou de transformation comme
les moulins, ajoute-t-il.
Ils sont assistés par une organisation non gouvernementale (ONG) française, l'Institut de coopération et de développement économique et social (ICDES), pour la transformation des graines de
jatropha qui seront produites dans leurs communes. L'ONG qui a déjà encadré des producteurs pour la transformation de leurs produits locaux en Amérique latine espère aider les zones rurales
burkinabé à faire face à la flambée des prix des hydrocarbures.
"Notre objectif est de fournir assez d'énergie aux populations, produite localement et consommée localement", indique à IPS, Patrick Bondet, maire de Boni, une des communes recevant l'appui
technique de l'ICDES. (FIN/2008)
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